Università
della
Svizzera
italiana
Accademia
di architettura
Laboratorio
di Storia
delle Alpi

 
 

CfP: SANTÉ DES CORPS, SALUT DES ÂMES

24.11.2021

 

Depuis quelques années, on assiste à un véritable regain d’intérêt pour l’étude des pratiques dites « populaires » en relation avec la santé ; en parallèle, de nouvelles approches émergent également autour de l’histoire des expériences religieuses.

Néanmoins, les démarches qui visent à mettre en lumière le rapport entre ces deux sphères, notamment dans les régions périphériques (rurales et de montagne), demeurent rares.

L’objectif de ce colloque est donc d’approfondir la problématique de l’interpénétration entre soins, corps, santé et religion dans le monde rural, en adoptant une approche à la fois interdisciplinaire et dans une perspective de longue durée. Comment revisiter, à l’aune des récents développements de la recherche historique (histoire, histoire des religions, histoire de l’art, anthropologie historique…), des pratiques, des savoirs et des objets qui, jusqu’à présent, ont surtout été abordés par les folkloristes et par les ethnologues ?

Les contributeurs·trices seront invité·e·s à réfléchir à cette question générale en accordant une attention particulière aux acteurs·rices. D’un côté, le rôle joué par les spécialistes de la santé et du salut des âmes – curés, apothicaires, guérisseurs et guérisseuses, sages-femmes –, ainsi que par les institutions religieuses (confréries, hospices, monastères…) : qui sont-ils/elles et comment agissent-ils/elles dans leurs rôles d’intermédiaires entre le(s) corps, la santé et l’univers religieux ? Quelle est leur fonction dans la prise en charge matérielle, physique et spirituelle des populations en milieu rural et alpin ? D’autre part, le colloque se penchera sur les usages que les hommes et les femmes mettent en place afin de prendre soin de leur santé et de leur propre corps, – soit les pratiques « d’autosoins » telles qu’elles se manifestent dans la population.

Les deux journées du colloque visent à mobiliser et valoriser une documentation variée et produite hors des seuls cercles érudits (écrits personnels, almanachs, objets dévotionnels, ex-votos, icônes, images…) et à enquêter sur des lieux particuliers (sanctuaires, chapelles, lieux de guérisons ou énergétiques, mais aussi la maison et l’espace domestique). Le cadre proposé invite ainsi à analyser les traditions anciennes, les croyances religieuses et les connaissances scientifiques, afin de réfléchir à la transmission des savoirs sur la relation entre les corps et les âmes en dehors des circuits savants. Les contributions prenant en compte la dimension du genre seront particulièrement les bienvenues.

Nous invitons donc des propositions originales s’inscrivant en priorité dans les axes thématiques suivants :

• Un premier axe s’oriente autour du « corps sain » : comment la religion est-elle utilisée pour soigner les corps en milieu rural ? Les propositions s’inscrivant dans cet axe aborderont d’une part les pratiques qualifiées de « superstitieuses » (recettes médicinales, formules magiques, recours au « secret » …) associées à un rapport à la transcendance et à l’univers de la magie. D’autre part, les usages admis par les autorités religieuses seront également interrogés, tels que le recours à l’intercession des saint·e·s, les pèlerinages, les processions ou l’utilisation d’exvotos et de reliques. Enfin, il s’agit également d’aborder le rapport quotidien des hommes et des femmes aux prescriptions religieuses concernant les corps, notamment l’hygiène, l’alimentation, l’habillement, mais aussi l’érotisme et la sexualité.

• Un deuxième axe interroge le « corps saint ». D’abord, celui des vivant·e·s : comment atteindre le salut par des pratiques qui purifient le corps ? Qu’il s’agisse d’habitudes alimentaires (jeûnes, interdits…), de l’abstinence sexuelle ou encore, plus radicalement, de l’ascétisme ou de la flagellation, comment les croyant·e·s modifient-ils/elles leurs pratiques corporelles dans un but spirituel ? Les soins apportés aux corps s’étendent également au domaine de la mort : comment les membres d’une communauté prennent-ils/elles en charge les corps des défunt·e·s pour assurer le salut de leur âme, et qui sont les acteurs·rices qui se consacrent à ces gestes (famille, voisinage, confréries) ?

• Un troisième axe s’intéresse aux pratiques liées aux « cycles de la vie », soit aux rituels autour de l’enfance, de la grossesse, des menstruations, de l’accouchement, de la vieillesse et de la mort. Cet axe abordera les gestes et les célébrations qui marquent les étapes de la transformation des corps. Les croyances autour des « corps » immatériels (esprits, revenants), ainsi que des médiateurs·rices intervenant comme intermédiaires entre deux états (médiums, curés, exorcistes…) permettront d’interroger plus directement encore les entrelacements constants des différents cycles entre corps et repos des âmes, tels qu’ils s’articulent dans le monde rural.

Soumission des propositions:

Les propositions de communications comprendront un titre et un résumé (env. 2500- 3000 caractères, espaces et notes compris), ainsi qu’une courte présentation personnelle (env. 1000 caractères, y compris la fonction, l’affiliation institutionnelle, les principales publications et le courrier électronique), le tout dans un unique document Word. Les propositions doivent être envoyées d’ici au 1er février 2022 à l’adresse

suivante : guillaume.favrod@unil.ch.

Les candidat·e·s seront informé·e·s des résultats de la sélection au cours du mois d’avril 2022.

Les communications dureront 20 minutes. Les langues du colloque sont le français et l’anglais. Les participant·e·s seront invité·e·s à remettre un résumé de leur conférence (2 pages) 15 jours avant le colloque.

Les organisateurs·trices souhaitent publier une sélection des communications présentées, en tenant compte de l’avis d’un comité scientifique. En ce sens, ils et elles invitent les participant·e·s à proposer une recherche originale et inédite.

Modalités pratiques:

Les frais d’hébergement et de voyage ainsi que les repas durant les deux journées seront pris en charge.

Comité d’organisation

Sandro GUZZI-HEEB, Madline FAVRE, Aline JOHNER, Lucas RAPPO, Alessandro RATTI

(SSHR – Université de Lausanne) ;

Nathalie DAHN-SINGH (SSHR – Université de Fribourg).

Call for papers for the international colloquium of the

Société Suisse d’Histoire Rurale (SSHR)

(Swiss Society for Rural History)

 

Recent years have seen renewed interest for the study of so-called “popular” practices in relation to health; likewise, new approaches have emerged in the history of religious experiences. However, studies that aim to highlight the relationship between these two spheres – notably in peripheral areas, both rural and alpine – remain rare.

This colloquium aims to further examine the issue of interpenetration between healthcare, bodies, health, and religion in the rural context by adopting both an interdisciplinary approach and a “long view” (perspective de longue durée). In light of recent developments in historical research (history, history of religions, art history, historical anthropology…), how can we revisit practices, knowledge, and objects which, until now, have mostly been studied by folklorists and ethnologists?

Contributors will be invited to discuss this general question by focusing particularly on the actors. On the one hand, the role played by specialists of health and the salvation of the soul – parish priests, apothecaries, healers, midwives – and religious institutions (confraternities, hospices, monasteries…): who are they and how do they act in their roles as intermediaries between bodies, health, and the religious realm? What function do they have in the material, physical, and spiritual care of rural and alpine populations? On the other hand, the colloquium will investigate practices and habits which men and women established in order to take care of their own health and bodies – such as “self-healthcare” practices.

Over the span of two days, we will mobilize and highlight various documents produced outside of erudite circles (personal writings, almanacs, devotional objects, ex-votos, icons, images…), and inquire about particular spaces (sanctuaries, chapels, healing grounds, but also the household and the domestic sphere). Thus, we invite the analysis of ancient traditions, religious beliefs, and scientific knowledge for the purpose of discussing knowledge transmission pertaining to the relationship between bodies and souls, as it manifests itself outside of the scholarly context. Papers that consider the gender dimension are most welcome.

We therefore invite innovative work in line with the below thematic focus:

• Our first axis explores the “healthy body”: how is religion used to heal the body in rural areas? These papers will treat of practices deemed “superstitious” (medical recipes, magical formulas, use of the “secret” …), associated with transcendence and the magical realm. Furthermore, practices allowed by religious authorities will also be discussed, such as the intercession of the saints, pilgrimages, processions, the use of ex-votos and relics. Lastly, this axis will also consider how men and women daily related to religious prescriptions concerning bodies, hygiene, nutrition, clothing, as well as eroticism and sexuality.

• Our second axis explores the “holy body”: concerning the living, how can they attain salvation through practices of bodily purification? Whether it be through nutritional habits (fasts, interdicts…), sexual abstinence, and more radically, ascetism or flagellation, how do believers modify their bodily practices for spiritual aims? Care of the body also concerns death: how do communities take care of their dead in order to secure their salvation and who are the actors in charge of these practices (families, neighbors, confraternities)?

• Our third axis explores practices that concern “life cycles”, such as rituals surrounding infancy, pregnancy, menstruation, birth, old age, and death. This axis will discuss gestures and celebrations that mark milestones of the transformation of bodies. Moreover, inquiry will focus on beliefs about immaterial bodies (spirits, revenants), as well as mediators and intermediaries (mediums, parish priests, exorcists…), thus allowing us to question how rural society articulates the constant interweaving of life cycles, bodies, and souls’ rest.

Submission of proposals:

Paper proposals will have a title and an abstract (circa 2500-3000 characters, spaces and footnotes included), as well as a short biographical presentation (circa 1000 characters, mentioning your academic position, institutional affiliation(s), primary publications, and email address), and will be in Word format. Proposals must be submitted before 1 February 2022 to the following address: guillaume.favrod@unil.ch.

Candidates will be informed of their selection in April 2022. Paper presentations should last 20 minutes. The colloquium will be held in French and in English. Participants will submit a two-page summary of their paper 15 days before the colloquium.

The organizers wish to publish a selection of the papers presented at the colloquium, taking into consideration the scientific comity’s opinion. Therefore, we encourage all participants to propose original and unpublished research.

Practical modalities:

Costs pertaining to accommodation, travelling, and meals during both days will be covered.

Organizers:

Sandro GUZZI-HEEB, Madline FAVRE, Aline JOHNER, Lucas RAPPO, Alessandro RATTI

(SSHR – Université de Lausanne) ;

Nathalie DAHN-SINGH (SSHR – Université de Fribourg).

 

Allegati

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